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Fredailleurs
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Fredailleurs
24 septembre 2008

Goré

J'y ai fait ma plus mauvaise mission, mais j'y ai aussi fait des rencontres qui valaient et le détour et les frustrations... il y en eut! mais l'endroit pouvait être matière d'inpiration... si loin de toute mer j'y ai même entendu le chants des sirènes... mais ça c'est une autre histoire!

you_and_me

Bourgade de taille moyenne où la brique l’emporte sur la paille, tant le nombre d’habitations en construction abonde. Pullulement synonyme d’une population en croissance démographique et économique. La poussière soulevée par toute l’activité piétonne, cyclotractée ou automobile, le piétinement des chèvres, des vaches, sans oublier le mouvement autour des commerces, donne un flou, ajoutant au mystère, masquant une violence certaine derrière un voile de bonhommie tranquille. Les commerces sont principalement tenus par des musulmans des arabes, goranes, peuls ou zagawas. Toute l’activité économique au niveau de la ville tourne autour de ces communautés, sans pour autant que les africains chrétiens ou animistes soient écartés de la vie politique ou économique. Des qu’on sort du centre-ville des arbres bordent les artères, enfin je veux dire les rues principales.

 L’endroit est définitivement africain, plus vraiment de souvenirs de l’Est ou de Ndjamena. Sans être envahissante la verdure est partout, pas très haute, pas forcément touffue, mais partout. Dans les agglomérations, les tamariniers, les nims (arbre à brosse à dent), les karités, les manguiers, les acajous et les flamboyants se disputent les hauteurs, leurs différents verts, restreignant l’horizon. Dès qu’on quitte la ville, la forêt, malmenée par la croissance agricole, règne encore sur la plupart des bords de route.

 Le soleil coule comme du plomb, brulant les idées avant même qu’elles n’aient pu être exprimées. Le ciel, quand il fait beau oscille entre bleu et blanc et le soir de légers pastels esquissent dans les nuages de douces nuances jusqu’à ce que le rose violacé s’efface dans le bleu magenta qui précède l’obscurité.                                                                                          

Les cieux ici sont sans fin. La nuit d’une noirceur éclatante ; piquée d’une myriade d’étoiles dont la plupart sont inconnues. Encore plus noire que la nuit, la silhouette des arbres découpe des ombres chinoises dans les constellations. Le cri d’un oiseau, des chants dans le lointain, des claquements de mains ça et là, envoutent l’air de leur danse lancinante tandis que des rires saouls fendent la monotonie avec leurs relents de mauvais alcool et de chaos.

Les nuits où la lune brille, la voie lactée disparaît, on voit alors le contour de feuilles se transformer en dentelle, les pâles deviennent presque luminescents

Le matin offre la fraicheur, éphémère, qui sera vite remplacée par la fournaise du jour…                                                                                 

PICT0868

Mais quelquefois il pleut. Avant qu’il pleuve d’ailleurs, il vente ! Tourbillons de poussière, bourrasques décapantes qui se taisent après s’être violemment unies à la pluie, giflante, cinglante et occasionnellement rafraichissante. Les nuages se cachent derrière ce défoulement de férocité, percés d’éclairs et de roulements de tambour qui déchirent l’air. Les rues et les routes deviennent alors des rivières…

 

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